Parfois, on aimerait savoir, n’est-ce pas, la nature exacte des paroles ; leurs poids sur les âmes, leur action insidieuse sur les pensées, leur durée de vie, si elles sucrent ou rendent amers les cœurs.
Loup, 17 ans, se retrouve en prison pour avoir conduit sans permis et provoqué un accident alors qu’il avait emprunté la voiture de sa mère pour rejoindre sa sœur aînée Paloma. Cet événement pousse Phénix la mère à renouer avec sa fille Paloma qui a quitté le domicile maternel depuis une dizaine d’année. Mais cette incarcération va surtout obliger cette famille à se remettre en question et à replonger la mère dans des souvenirs douloureux de son enfance.
Le ciel par-dessus le toit, un court roman, où l’auteure avec des mots simples nous parle de ce qui nous bloque, nous emprisonne, nous empêche d’avancer, provoque en nous de la crainte. Tous ces maux dont nous ne sommes pas toujours conscients et dont l’origine souvent se trouve dans les blessures de nos premières expériences avec le monde. Ces traumatismes qui se propagent via les liens familiaux de manière quasiment inéluctable.
Pour cela, l’auteure commence son récit avec l’incarcération de Loup, dans les murs d’une prison pour mineurs, puis remonte le fil de l’histoire pour s’intéresser très vite à l’enfermement de la mère dans les murs de sa prison intérieure. Une mère qui, en raison de l’emprise affective qu’elle a subi durant son enfance et du traumatisme vécu à l’adolescence, refusera ce qu’elle est jusqu’à changer son prénom et brûler son passé. Mais pouvons-nous vivre en occultant notre passé ? Et que transmettons-nous à nos enfants de notre histoire ? Notre histoire peut-elle influer sur le cours de leur vie ?
Avec Le ciel par-dessus le toit, titre qui renvoie au très beau poème de Verlaine écrit durant son incarcération en 1871, Nathacha Appanah nous livre un roman infiniment touchant et sensible !
Mon petit carnet de curiosités 